Ils sont

Ici des yeux s’éteignent absorbés par le noir,
Des membres résignés abandonnent la lutte,
Eux rappellent à nos âmes que d’un rien naît l’espoir,
Le monde peut s’éclairer le temps d’une minute.

Quand les ventres troublés emplis de papillons,
Sont prisonniers des bouches ourlées de fausses fleurs,
Ils protègent nos corps de frêles oisillons,
Nous étreignent en silence pour endormir nos peurs.

Parfois naissent des mots qui meurent aussitôt dits,
Des calques en trompe-l’œil du livre que l’on partage,
Leurs mains sur nos épaules et nos nuques étourdies,
Nous poussent dans le vide écrit de cette page.

Si le temps nous écrase et la vie nous dépasse,
Leur présence éternelle donne vie aux chimères,
Allège nos fardeaux et ouvre nos impasses,
Et emmène à bon port nos bouteilles à la mer.

Tant de matins de doute et de soirs de tourments,
Aux démarches hésitantes dans ces nids de moineaux,
Tandis qu’ils soufflent en nous l’énergie d’un moment,
Comme guides de nos mains sur clavier d'un piano.

Dans un grand champ de fleurs, sous un vieux châtaignier 
Le monde paraît si loin qui ne connaît de trêve,
Dans l’automne qui vient, des journées à saigner,
Ils vivent là tout près comme dans le creux d’un rêve.

© photo, texte, Philippe Buffarot, 2019

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